
Comprendre la RSE sans prise de tête
La RSE, qu’est-ce que c’est ?
La Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE) est une démarche visant à intégrer les enjeux du développement durable à travers la vision et la stratégie d’une entreprise ou d’une organisation.
Le saviez-vous ? Le développement durable repose sur trois piliers : le pilier social, économique et bien entendu, le pilier environnemental.
La RSE n’est pas obligatoire, sauf pour les grandes entreprises de plus de 500 employés.
En effet, ces dernières doivent établir un rapport RSE tous les ans.
Pour accompagner les entreprises dans leur engagement RSE, l’Organisation internationale de normalisation a publié des guides appelés les normes ISO.
La norme est par définition volontaire. Son objectif est d’éclairer, d’accompagner et de fournir des explications aux entreprises et aux organismes qui souhaitent mettre en place des actions RSE.
Chaque norme traite un ou plusieurs sujets bien précis.
Regardons tout ça de plus près. 🤓
La norme incontournable de la RSE : l’ISO 26 000
La norme ISO 26 000 est sans doute la plus connue. D’ailleurs, peut-être que vous la connaissez. Bien souvent, elle est au cœur de la stratégie RSE des entreprises.
Publiée en 2010, cette norme est internationale puisque 99 pays ont travaillé à son élaboration, et ce, pendant 5 ans.
Le saviez-vous ? 5 pays ont voté contre l’ISO 26 000 : Cuba, les États-Unis, l’Inde, le Luxembourg et la Turquie.
L’ISO 26 000 partage les lignes directrices pour mettre en place une stratégie RSE. Son objectif est d’éclairer les entreprises/organismes sur le concept de responsabilité sociétale et de permettre son application.
Elle ne se prête pas à la certification, contrairement à d’autres normes ISO que l’on verra un peu plus bas.
L’ISO 26 000 repose sur 7 principes. 👇
1. La gouvernance de l’organisation
Au centre de la norme ISO 26 000, on retrouve la notion de gouvernance définie comme : « le système par lequel une organisation prend des décisions et les applique en vue d’atteindre ses objectifs. »
Concrètement, il s’agit de structurer les différentes instances au sein d’une entreprise pour améliorer le système de management et définir clairement la répartition des responsabilités et des autorités.
La gouvernance doit alors respecter certains principes comme :
- la transparence : les informations pertinentes doivent être partagées à toutes les parties prenantes de l’entreprise : collaborateurs, fournisseurs, collectivités, etc ;
- l’intégrité : la gouvernance doit toujours agir avec honnêteté et respect ;
- la redevabilité : la gouvernance doit rendre des comptes aux parties prenantes sur la gestion de l’entreprise, les décisions prises. Il peut aussi sanctionner les abus de pouvoir.
2. Les droits humains
Ce pilier de la RSE attache une grande importance aux droits humains, c’est-à-dire aux droits civils, politiques, sociaux, économiques ou en encore culturels. Par exemple, l’entreprise doit respecter :
- le droit à la liberté d’expression ;
- le droit à l’égalité face à la loi ;
- le droit au travail
- le droit à la santé ;
- le droit à l’éducation, etc.
Une entreprise qui tend vers le développement durable doit mettre l’humain au cœur de ses préoccupations afin de favoriser le bien-être au travail et ainsi la productivité.
Vous pouvez alors rédiger une charte d’entreprise, appelé aussi « charte de bonne conduite. » Celle-ci permet à l’employeur de partager aux collaborateurs et collaboratrices les valeurs et la philosophie de l’entreprise. Sa signature peut faire partie du processus de recrutement pour les nouvelles recrues.
Connaissez-vous la charte de diversité ? Celle-ci promeut la justice, l’équité, la tolérance ou encore le mérite. Vous l’aurez compris, son objectif est de lutter contre les discriminations et ainsi de valoriser vos actions. Elle n’est pas obligatoire, mais recommandée. Sa signature est payante, le prix varie entre 100 et 1500 € en fonction du nombre de collaboratrices et collaborateurs.
3. Les relations et les conditions de travail
L’entreprise doit proposer de bonnes conditions de travail et favoriser les relations entre les équipes. L’objectif est là encore le bien-être de chacun et chacune.
Ce pilier de la RSE se décline en 5 domaines d’action :
- la qualité de la vie au travail (QVT) : un environnement de travail fonctionnel et confortable favorise l’épanouissement et donc la productivité des équipes ;
- le dialogue : il rassemble tous les types d’échanges entre les collaborateurs et la direction sur les sujets d’intérêt commun ;
- la santé et sécurité des équipes (physique et mentale) : l’entreprise doit adapter l’environnement de travail aux besoins des travailleurs. Elle doit aussi les informer et les protéger des risques liés aux conditions de travail.
D’ailleurs, le code du travail impose d’afficher les consignes de sécurité en entreprise pour permettre d’adopter le bon comportement en cas d’accident. Pensez aussi à afficher les numéros de téléphone des services d’urgence. ☎
- le développement du capital humain : il s’agit là de promouvoir le développement des connaissances et des compétences des équipes à travers, par exemple, des formations ;
- la juste rémunération des collaborateurs : la rémunération doit être équitable et transparente entre tous et toutes.
Tous les mois, vous pouvez organiser un Comité social et économique, appelé CSE. Il favorise le dialogue entre la direction et les équipes sur les questions de santé, de sécurité, de QVT.

4. La protection de notre environnement
Ici, 4 domaines d’action sont identifiés :
– la prévention de la pollution ;
– l’utilisation durable de ressources ;
– l’atténuation des changements climatiques ;
– la protection de l’environnement, de la biodiversité et des habitats naturels.
Par exemple, chez LOUIS, on utilise du bois de bouleau labellisé FSC. Ce label certifie du bois issu d’une exploitation forestière légale, durable et respectueuse des hommes et de la biodiversité.
On produit aussi uniquement à la commande afin de limiter l’utilisation de ressources.
5. La loyauté des pratiques
Ce pilier s’attache aux conflits d’intérêts. Son objectif est de lutter contre la manipulation, l’intimidation ou encore la coercition au sein d’une entreprise ou d’un organisme.
La loyauté des pratiques se décline en 5 domaines d’action :
- la lutte contre la corruption ;
- un engagement politique responsable ;
- une concurrence loyale ;
- la promotion de la responsabilité sociétale dans la chaîne de valeur ;
- le respect des droits de propriété.
Pour prétendre à des pratiques loyales, il est important de former les salariés aux domaines d’action ci-dessus. Adoptez alors une politique de communication claire et sincère avec tous les membres de votre entreprise/organisme. De cette manière, vous éviterez de nombreuses ambiguïtés ainsi que des conflits d’intérêts.
6. Les questions relatives aux consommateurs
Les entreprises s’inscrivant dans une démarche RSE doivent répondre aux différentes questions des consommateurs et des consommatrices. Cela peut être sur la composition d’un produit, son origine, sa traçabilité, mais aussi sur la protection de leur vie privée ou encore sur les services associés à la vente.
Vous l’aurez compris, le consommateur doit être un acteur central de la vente.
Ici, 7 domaines d’action sont identifiés :
- les pratiques loyales en matière de commercialisation ;
- la protection de la santé et de la sécurité des consommateurs ;
- la consommation durable ;
- le service après-vente ;
- la protection des données concernant la vie privée des consommateurs ;
- l’accès aux services essentiels ;
- l’éducation et la sensibilisation ;
7. L’engagement sociétal
Le terme « sociétal » fait écho à l’environnement au sens large. L’entreprise doit être un acteur de la vie locale, elle devient citoyenne.
Cet engagement sociétal n’est pas forcément en lien avec les services proposés par l’entreprise. On peut le retrouver à travers l’éducation, le sport, les formations, un engagement caritatif.
Bref, ce sont les valeurs humaines qui sont visées.
L’engagement sociétal rassemble 7 domaines d’action :
- l’implication auprès des communautés
- l’éducation et la culture ;
- la création d’emplois et le développement des compétences ;
- le développement des technologies et l’accès à ces technologies ;
- la création de richesses ;
- la santé ;
- l’investissement dans la société.
3 normes ISO à connaître pour renforcer votre engagement RSE
Les entreprises et les organismes qui souhaitent s’engager pour la RSE peuvent aussi se tourner vers d’autres normes ISO moins connues, mais tout aussi importantes.
➡️ Par exemple, la norme ISO 14001 a pour objectif de diminuer l’impact environnemental des entreprises.
À la différence de l’ISO 26 000, cette norme est certifiante. En effet, un organisme accrédité peut permettre une certification, à condition de prouver votre engagement dans la réduction des impacts environnementaux liés à votre activité.
Par exemple, pour prouver votre engagement environnemental, utilisez des produits de nettoyage naturels. Ils ne perturbent pas les réseaux d’assainissement ni l’écosystème.
➡️ Autre norme certifiante : la norme ISO 9001. Celle-ci propose un management de qualité à travers :
- la motivation et l’engagement de la direction ;
- la satisfaction et la fidélisation du client ;
- l’amélioration continue des services/produits proposés.
L’objectif ici est de satisfaire ses clients à travers des produits/services de qualité et conformes à la description.
Cette norme permet d’améliorer votre image de marque. D’ailleurs, plus d’un million d’entreprises et organismes possèdent cette certification dans le monde.

Cette norme est totalement compatible avec une démarche RSE puisque son objectif est de réduire la consommation énergétique des organismes et des entreprises.
Par exemple, vous pouvez :
– souscrire une offre d’électricité verte ;
– mieux isoler votre bâtiment ;
– installer des ampoules basse consommation, etc.
En plus, vous ferez de belles économies.
Cette norme est certifiante ce qui permet d’améliorer, là encore, votre réputation.
Il existe de nombreuses autres normes ISO. Vous pouvez toutes les retrouver sur le site de l’ISO. Attention, toutes ne traitent pas de la RSE.
Quels sont les avantages de la RSE ?
Aujourd’hui, les entreprises sont de plus en plus nombreuses à se tourner vers une politique RSE, et elles ont bien raison. Une démarche de RSE améliore la performance globale de l’entreprise.
Voici les 3 avantages de la RSE. ⤵️
1. Vous maîtrisez les risques sociaux et environnementaux
Tout d’abord, l’entreprise a davantage de maîtrise face aux risques sociaux et environnementaux.
Les risques sociaux peuvent être : un arrêt maladie, une invalidité, un accident du travail, des obligations familiales, etc. En proposant de bonnes conditions de travail et certains aménagements comme le télétravail, les risques sociaux tendent à disparaître. Conséquences ? L’entreprise gagne en productivité et les collaborateurs sont bien plus heureux. Bref, tout le monde y trouve son compte.
Concernant les risques environnementaux, l’entreprise peut, par exemple, assurer son approvisionnement en matières premières grâce à des ressources disponibles, locales et renouvelables.
2. Vous faites plaisir au porte-monnaie
De nombreuses études montrent que les entreprises sont bien plus performantes économiquement. En effet, les bénéfices économiques liés à la RSE sont importants grâce à :
- l’incitation aux gestes responsables pour limiter le gaspillage de ressources, de papiers, de nourriture, d’eau, etc ;
- la baisse de la consommation énergétique de l’entreprise ;
- la fidélisation des clients et donc l’augmentation des ventes ;
- la réduction de l’absentéisme et l’augmentation de la productivité des collaborateurs ;
- un avantage concurrentiel lors des appels d’offre.
Une étude Nielsen d’octobre 2015 témoigne de l’évolution des comportements d’achat. Les marques qui mettent le développement durable au cœur de leurs activités progressaient de 4 % contre 1 % pour les autres.

3. Vous redonnez du sens au travail de vos équipes
Il faut savoir que 70 % des collaborateurs déclarent qu’ils seraient plus loyaux envers leur employeur si ce dernier était investi dans une démarche de responsabilité.
Les jeunes de la génération Y sont 79 % à placer la RSE comme critère de leur recherche d’emploi.
Remplacer un collaborateur coûte à l’entreprise environ 6 mois de salaire. En proposant de bonnes conditions de travail, vos collaborateurs resteront dans votre entreprise. Vous ferez donc de belles économies.
Pour comprendre la RSE, que faut-il retenir ?
La RSE est un engagement volontaire, mais vivement conseillé pour les organisations qui souhaitent agir en faveur du développement durable. Son objectif est alors de protéger notre environnement tout en préservant la santé et le bien-être de chacun et chacune.
Des normes ont été rédigées pour accompagner les organisations vers la RSE, comme l’ISO 26 000, sans doute la plus célèbre.
Aujourd’hui, la RSE a fait ses preuves puisqu’elle permet de :
- faire de belles économies d’énergie ;
- d’améliorer l’image de marque ;
- de favoriser l’innovation et ainsi d’améliorer la qualité de vos produits et services ;
- d’agir pour le respect de notre planète ;
- de favoriser le bien-être et la productivité des équipes ;
- d’améliorer les relations entre les collaborateurs, mais aussi entre les parties prenantes.
Alors, prêt à vous engager dans une démarche RSE ?